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Recherche : Des vertus prometteuses pour un lichen nordique

le lichen qui a fait l'objet de la recherche
le professeur Daniel Grenier

Toujours à la recherche de molécules prometteuses pour combattre la carie dentaire et les maladies parodontales, le professeur Daniel Grenier et son équipe se sont joint à des chercheurs de la Faculté des sciences et de génie pour analyser les propriétés de composés naturels de Stereocaulon paschale, un lichen du Nord du Québec.

Leurs travaux, parus dans la plus récente édition du Journal of Natural Product, fait l’objet d’un article fort intéressant dans le Journal Le Fil, de l’Université Laval.

Deux molécules jamais répertoriées ont été découvertes par des chercheurs de l’Université Laval. Plusieurs composés aux propriétés antibactériennes intéressantes ont aussi été isolés dans ce même lichen, rapportent les chercheurs.

« Les lichens nordiques sont exposés à des stress environnementaux uniques, souligne le responsable de l’étude, Normand Voyer,  professeur au Département de chimie. Nous pensions donc qu’il était possible que ces espèces produisent des molécules spéciales pour composer avec ces conditions très difficiles. »

Le lichen étudié, Stereocaulon paschale, vit généralement dans les régions subarctiques et arctiques du globe mais se retrouve aussi sur les hauts sommets de la Gaspésie et de Charlevoix. Des spécimens provenant du Nunavik ont été rapportés à l’Université Laval par le professeur Stéphane Boudreau, du Département de biologie. Des analyses phytochimiques ont permis d’identifier 11 composés, dont 2 nouvelles molécules qui n’avaient jamais été isolées auparavant sur notre planète.

Les 9 autres composés isolés par les chercheurs avaient déjà été identifiés dans des organismes vivants. Toutefois, les tests effectués par Daniel Grenier ont mis en lumière un fait nouveau : 6 de ces composés ont une activité antibactérienne potentiellement intéressante contre des pathogènes impliqués dans des problèmes buccaux comme la carie et les maladies parodontales.

« Il est encore trop tôt pour savoir si les deux molécules que nous avons découvertes ont des propriétés particulières qui pourraient trouver des applications médicales ou industrielles, explique Normand Voyer. Toutefois, le but de notre étude n’était pas de provoquer une ruée vers les trésors moléculaires que pourraient renfermer les espèces du Nord québécois. Nous voulions surtout démontrer qu’il y a dans les milieux nordiques une richesse insoupçonnée en composés naturels qu’il est urgent de mieux connaître et de protéger. Beaucoup d’études phytochimiques ont été menées dans les forêts tropicales, mais le Nord reste encore largement inexploré. Il y a sûrement beaucoup d’autres espèces nordiques qui, comme S. paschale, renferment des molécules uniques. C’est peut-être dans ces milieux qu’on va trouver les prochains traitements contre le cancer. Si jamais nous découvrons des composés naturels qui ont des applications intéressantes, il sera important de développer des méthodes pour en faire la synthèse en laboratoire afin de ne pas mettre en péril la survie des espèces qui les produisent. »

L’étude publiée dans le Journal of Natural Products est signée par Claudia Carpentier, Normand Voyer, Stéphane Boudreau, Jabrane Azelmat et Daniel Grenier, tous de l’Université Laval, ainsi que par Emerson Ferreira Queiroz, Laurence Marcourt et Jean-Luc Wolfender, de l’Université de Genève.


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